Faisons bouger la République !

Pourquoi accepte-t-on encore que des personnes n’aient pas le choix de leur logement, ne puissent pas se rendre dans un restaurant ou un commerce ? Pourquoi accepte-t-on que des travailleurs soient écartés d’opportunités professionnelles ? Pourquoi accepte-t-on que des personnes soient mises en danger par un diagnostic trop tardif de leur maladie ? Pourquoi accepte-t-on que des enfants soient exclus de l’école, marginalisés dans leur apprentissage, discriminés par leurs pairs ?

Pourquoi la société continue-t-elle de fermer les yeux sur ce que vivent des millions de personnes ?

En France, vivre avec un handicap reste synonyme d’empêchements quotidiens, de précarité, de discriminations et d’exclusion.

C’est pourquoi, nous, citoyens et citoyennes engagées, responsables associatifs, personnalités publiques, lançons un appel à mobilisation forte pour défendre les droits des personnes en situation de handicap et de leurs proches.

La politique du handicap doit être fondée sur les droits des personnes et non sur une approche médicale. Tant que ces priorités ne seront pas respectées, nous nous mobiliserons sans relâche pour le respect des droits des personnes en situation de handicap.

Nous appelons tous les citoyens et citoyennes, parents, amis, professionnels, aidants, collègues, militants, à nous rejoindre le 10 février à 17h30, place de la République à Paris.

Ensemble, nous pouvons agir pour une République qui respecte les droits qu’elle vote.

Ensemble, nous pouvons construire une société où chacune et chacun peut vivre pleinement, sans discrimination ni exclusion.

Ensemble, nous pouvons rendre réels pour toutes et tous les idéaux d’égalité, de liberté et de fraternité.

Ensemble, faisons bouger la République !

Alors que l’année 2025 marque le vingtième anniversaire de la loi "handicap" du 11 février 2005, force est de constater que la promesse d’égalité des droits, des chances, de participation et de citoyenneté pour toutes les personnes handicapées n’a pas été respectée. Ce constat révèle les failles d’une société qui peine à garantir la dignité et l’égalité pour toutes et tous. Manque de moyens, absence de volonté politique, immobilisme des gouvernements successifs : les avancées sont trop lentes, trop partielles, trop éloignées des besoins réels. Les préjugés ont aussi la vie dure. Les personnes en situation de handicap continuent d’être perçus comme des citoyens de seconde zone…

Nous refusons de nous résigner à ce constat. Ensemble, nous devons faire front commun pour défendre les droits humains, la justice sociale et la solidarité. Chaque individu, quelque ce soit son parcours et ses différences, doit pouvoir vivre pleinement, avoir une place dans la société et être reconnu à sa juste valeur.

Parce que le respect des droits des personnes en situation de handicap ne peut se faire sans un monde plus juste et respectueux, nous appelons à défendre une société où chacune et chacun peut se déplacer librement, aller à l’école, travailler, avoir un chez soi, se soigner, avoir accès aux services publics, profiter des vacances et des loisirs, avoir une vie intime, affective et sexuelle, vivre dignement. Une société où tout le monde peut choisir sa vie.

Chacune, chacun, a un rôle à jouer. L’État, et les responsables politiques à tous les échelons, doivent prendre leurs responsabilités et cesser de considérer les droits humains comme des variables d’ajustement budgétaire. Les entreprises doivent s’engager activement pour l’inclusion à travers l’accessibilité, la formation, la conception universelle, et la lutte contre les discriminations. Les associations et partenaires sociaux doivent continuer à faire entendre la voix des plus vulnérables et œuvrer ensemble pour fédérer les énergies citoyennes. A l’échelle individuelle, chacun et chacune doit se défaire des stéréotypes sur le handicap, se refuser à l’indifférence et incarner les idéaux d’égalité, de liberté et de fraternité.

20 ans après la loi "handicap" de 2005, il est plus que temps de réagir et d’aboutir à de véritables changements. Nous exigeons des mesures concrètes, prises urgemment :

  • Rendre entièrement accessible l’ensemble de la société, en sanctionnant les établissements recevant du public récalcitrants, en abrogeant l’article 64 de la loi Elan qui limite l’accessibilité des logements, en rétablissant le principe de la loi de 2005 de 100% des points d’arrêt de transports publics, et en prenant en compte tous les besoins des personnes dès la conception des projets.
  • Permettre à chacun et chacune de prendre part à la société en s’assurant d’un égal accès à tous les services publics (école, santé, justice, etc.), à la vie politique et publique (effectivité du droit de vote et d’éligibilité, exercice du mandat d’élu, participation citoyenne, etc.) ainsi qu’à tous les pans de la vie sociale.
  • En finir avec la double peine Handicap = Pauvreté, en créant un revenu minimum d’existence, individualisé garantissant un niveau de vie décent et au moins égal au seuil de pauvreté et en créant les conditions pour que chacun et chacune accède et se maintienne dans une activité professionnelle suffisamment rémunératrice, selon ses choix et ses capacités.
  • Garantir l’accès à l’école pour toutes et tous, en rendant accessible à tous les types de handicap l’environnement éducatif – du bâti scolaire aux ressources, méthodes et contenus pédagogiques, en passant par les outils numériques, les transports scolaires et les espaces périscolaires.
  • Faciliter la vie quotidienne et garantir l’autonomie des personnes handicapées à tout âge, en tout lieu et pour toutes les situations de handicap, en abrogeant les barrières d’âge discriminatoires pour bénéficier du droit à compensation, en déployant d’urgence un plan de recrutement, de formation et de fidélisation des professionnels de l'aide et du soin et en définissant l’offre d’accompagnement par rapport aux besoins des personnes sur chaque territoire.
  • Combattre les préjugés et les discriminations liées aux handicaps, en renforçant la sensibilisation et la formation, en replaçant les personnes, leurs capacités et leurs aspirations au cœur des décisions et en sortant des discours misérabilistes pour considérer les personnes handicapées pour ce qu’elles sont vraiment : des êtres humains qui méritent comme tout-un-chacun de vivre leur vie à égalité comme ils l’entendent.

La politique du handicap doit être fondée sur les droits des personnes et non sur une approche médicale. Tant que ces priorités ne seront pas respectées, nous nous mobiliserons sans relâche pour le respect des droits des personnes en situation de handicap.

Ensemble, faisons bouger la République !

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